Le végétarisme

Le végétarisme

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[Illustration : Gary L. Francione, l’Approche Abolitionniste des droits des animaux]

Veuillez noter : tout au long de cet essai, chaque fois que je mentionne le  » végétarisme « , je veux parler de l’ »ovo-lacto-végétarisme « , une pratique alimentaire consistant à manger des produits animaux, à l’exclusion de la consommation de chair animale.

« Il est insensé de renforcer une distinction là où il n’y en a pas. Ça n’a pas de sens d’encourager les gens à penser que les produits laitiers et les oeufs sont des choix moralement meilleurs. »
~ Gary L. Francione

Le végétarisme consiste à manger des produits laitiers et des œufs ainsi qu’à porter de la laine, du cuir et de la fourrure. Tous ces produits animaux ont pour conséquence directe d’envoyer les animaux à l’abattoir, tout comme le fait de manger leur chair.

On pourrait même dire qu’il y a plus de souffrance dans un verre de lait que dans un morceau de steak parce que les vaches laitières sont continuellement imprégnées, leurs bébés séparés d’elles et leur corps appauvri année après année avant d’être broyé en burgers. Les vaches laitières sont abattues à l’âge de quatre ou cinq ans alors que leur durée de vie naturelle aurait pu atteindre jusqu’à vingt-cinq ans. Les poules pondeuses endurent une vie longue et tortueuse avant d’être tuées elles aussi.

Il n’y a aucune différence morale entre la consommation de viande et la consommation d’autres produits animaux. Tous les produits animaux, y compris les œufs de basse-cour, impliquent l’injustice, la torture et la mise à mort.

Il y a des endroits qui vendent des produits animaux soi-disant  » plus respectueux du bien-être « , mais la réalité est que les produits animaux les plus  » humainement  » produits impliquent un traitement qui, si des humains étaient impliqués, serait considéré comme de la torture « .
~ Gary L. Francione

Est-ce que devenir végétarien est au moins un pas dans la bonne direction ? On pourrait considérer le fait que les végétariens continuent à participer à certaines formes d’exploitation animale pendant des années, voire des décennies, souvent sans avoir l’intention de rejeter complètement l’exploitation animale. Il est également vrai que certains non-végétariens qui ont mangé de la chair animale sont devenus de suite véganes après avoir assimilé un argument moral cohérent.

Il semble que l’ouverture d’esprit à l’égard du véganisme ait peu à voir avec les produits animaux que l’on consomme ou la durée de cette consommation. Le facteur déterminant doit être la compréhension de la personne que s’abstenir de participer à l’exploitation animale est une question de faire ce qui est moralement juste et non pas simplement un choix personnel comme celui de décider quel style de vêtements porter ou quel genre de musique écouter. Il est probable que ceux qui ont cessé de manger de la chair animale et ont continué à manger d’autres produits animaux n’ont pas compris en premier lieu que le fait de nuire à des êtres sensibles non humains en les mangeant, en les portant et en les utilisant à des fins de divertissement et autres est un acte intentionnel et complètement inutile. Il n’est pas du tout compliqué de saisir ce concept et il ne faut certainement pas des années pour le comprendre. Ce qu’il faut, c’est la volonté d’apprendre et l’esprit critique nécessaire pour intégrer l’information correcte. Tout le monde peut le faire.

Quelques réflexions sur le militantisme animaliste

Est-ce que quelqu’un a déjà vu, dans des forums véganes en ligne, une personne annoncer fièrement qu’elle avait réduit sa consommation de viande, qu’elle était devenue végétarienne, qu’elle était devenue  » presque végane  » ou qu’elle avait fait un pas de moins vers le véganisme, et que des douzaines de véganes se précipitaient ensuite pour féliciter la personne sans poser de questions sur les raisons qui l’avaient empêchée de devenir végane, ou sans discuter de ce que sont réellement nos obligations morales ? Quelqu’un a-t-il été témoin de la réaction de ces mêmes douzaines de véganes lorsque, à l’occasion, quelqu’un prend l’initiative d’engager respectueusement cette nouvelle personne en soulevant des questions vitales concernant les droits des animaux ?

J’aborde ces questions ici parce que d’innombrables conversations avec un grand nombre de végétariens de longue date qui sont maintenant véganes m’ont appris que le regret le plus commun que partagent ces personnes est de ne pas être devenus véganes beaucoup plus tôt. La raison la plus commune qu’ils mentionnent pour être resté végétarien si longtemps est d’être tombés dans l’idée fausse très répandue que le végétarisme serait une action moralement correcte à prendre alors que le véganisme, soit dire non au fait de causer délibérément du mal aux animaux, serait extrême. Ils rapportent également que pendant toutes ces années de participation à l’exploitation animale, ils étaient tout aussi profondément préoccupés par la justice envers les animaux qu’ils le sont aujourd’hui et étaient prêts à faire ce qui est moralement correct ; cependant personne n’a jamais discuté avec eux du fait que faire ce qui est moralement correct impliquait de s’abstenir de causer des dommages intentionnels. Il est important de tenir compte de cette information au moment de décider de la façon de converser avec les non-véganes. On peut présenter un point de vue sans compromis avec lequel le monde entier n’est pas d’accord et rester en même temps totalement respectueux.

La grande majorité de la population s’oppose-t-elle à ce que l’on inflige intentionnellement du mal aux animaux ? Très certainement. Ils continuent de manger des produits animaux et n’ont pas aligné leurs actions sur leurs valeurs, probablement à cause de la croyance commune que les humains doivent manger des produits animaux pour leur santé, ou peut-être qu’ils ont une des nombreuses autres craintes communes concernant le fait de devenir végane que les professeurs Gary L. Francione et Anna Charlton ont abordé en profondeur dans leur livre « Petit Traité de Véganisme », qui est facile à lire et qui donne à réfléchir.

Toutes les plus grandes organisations diététiques du monde s’accordent à dire qu’un régime alimentaire dépourvu d’aliments raffinés (huiles, sucres et farine), de viande, de produits laitiers, d’œufs, de miel, de sel, d’alcool et d’additifs dérivés du pétrole, composé de fruits, de légumes, de champignons, de céréales, de légumineuses, de noix et de graines non transformés et de suppléments appropriés, peut fournir tous les nutriments dont le corps humain a besoin. En d’autres termes, il n’est pas nécessaire de manger des produits animaux pour une santé optimale.

La seule justification que nous avons pour élever, torturer et tuer des animaux pour l’alimentation se résume à la tradition, au plaisir et à la facilité. Il me semble tout à fait logique que la vie des êtres sentients non-humains, les vaches, les moutons, les porcs, les dindes, les poulets et les poissons, soit plus importante que les préférences gustatives des humains.

Je crois que chacun a le droit de vivre sa propre vie à sa façon, tant que cela ne nuit pas à la vie des autres, humains et non-humains.

La bonne nouvelle est que maintenant, chaque individu a le pouvoir de choisir une voie différente et de faire partie de la solution 🙂.

Conclusion : si l’on est d’accord avec la proposition selon laquelle infliger inutilement et délibérément un préjudice à des êtres sentients non humains est moralement mal, et si l’on s’engage à aligner ses actions sur ses valeurs, la seule décision cohérente à prendre est de devenir végane.

Devenez végane, apprenez à éduquer et à amener les autres à faire de même.

(Les idées que j’exprime dans cet essai sont basées sur le travail du professeur Gary L. Francione qui a développé l’Approche Abolitionniste des droits des animaux.)

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Cet article a été écrit et publié par Balint Balasa sur le réseau Medium. Balint est un musicien/pianiste basé à Melbourne qui s’intéresse fortement au véganisme abolitionniste, à la justice sociale, aux questions environnementales, à la santé et à la nature. Nous l’avons traduit avec son accord bienveillant.

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