les animaux domestiques, tels que les vaches et les porcs ou encore les rats de laboratoire n’existeraient tout simplement pas si nous ne les avions pas amenés à naître dans le but de les utiliser. Alors, ne sommes-nous pas libres de les traiter comme nos ressources?

1. Question : les animaux domestiques, tels que les vaches et les porcs ou encore les rats de laboratoire n’existeraient tout simplement pas si nous ne les avions pas amenés à naître dans le but de les utiliser. Alors, ne sommes-nous pas libres de les traiter comme nos ressources?

Réponse : Non. Le fait que, dans un sens, nous soyons responsables de l’existence d’un être ne nous donne pas le droit de traiter cet être comme notre ressource. Si c’était le cas, alors nous pourrions traiter nos enfants comme des ressources. Après tout, ils n’existeraient pas si nous n’avions pas fait en sorte qu’ils existent – de notre décision de les concevoir à notre décision de ne pas avorter. Et bien que nous disposions d’une certaine marge de manœuvre dans le traitement que nous réservons à nos enfants, nous devons respecter certaines limites : nous ne pouvons pas les traiter comme nous traitons les animaux. Nous ne pouvons pas les asservir, les vendre pour la prostitution ou vendre leurs organes. Nous ne pouvons pas les tuer. En fait, nous avons même adopter la norme culturelle voulant que donner naissance à un enfant engendre l’obligation morale, pour les parents, de prendre soin de cet enfant et de ne pas l’exploiter.

Il doit être noté que l’une des justifications qui ont, historiquement, été proposées au soutient de l’esclavage humain aux États-Unis était que plusieurs des esclaves n’auraient pas existé n’eut été de l’institution de l’esclavage. Les esclaves d’origine qui ont été amenés aux États-Unis ont été forcés de procréer et leurs enfant étaient considérés comme des propriétés. Bien qu’un tel argument semble aujourd’hui farfelu, le fait qu’il ait déjà été soutenu démontre que nous ne pouvons présumer de la légitimité de l’institution de la propriété – humaine ou nonhumaine – et ensuite nous demander s’il est acceptable de traiter des propriétés comme des propriétés. La réponse est prédéterminée. Il faudrait plutôt commencer par nous demander si l’institution de la propriété animale (ou humaine) peut être moralement justifiée.

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