La Sentience

« Un être sentient a des intérêts ; c’est-à-dire qu’il a des préférences, des besoins, des désirs. Le fait qu’un être soit sentient est nécessaire et suffisant pour qu’il ait le droit de ne pas être utilisé comme un moyen à des fins humaines, ce qui, corrélativement, impose aux humains l’obligation morale de ne pas l’utiliser en tant que ressource. Le problème ne réside pas dans la manière de traiter « humainement » un tel être : bien que moins de souffrance soit préférable à plus de souffrance, aucune utilisation que ce soit d’un animal sentient n’est moralement justifiable. »

~ Gary L. Francione

Extrait de « Le véganisme abolitionniste : en résumé« 

 

Le terme « sentience » désigne la capacité d’éprouver subjectivement. Un être sentient ressent : souffrance, plaisir… Cet être a donc des intérêts : un intérêt à éprouver du plaisir, à éviter la douleur, à continuer à vivre. La sentience ne se confond pas avec des capacités cognitives similaires à celles des humain-e-s. Si un être possède la capacité de faire l’expérience de la frustration ou de la satisfaction de n’importe quel intérêt, alors cet être est sentient.

Les abolitionnistes considèrent que le fait qu’un être soit sentient est une caractéristique suffisante pour lui reconnaître le droit de ne pas être utilisé comme une ressource, ni être la propriété d’autrui.

Est-ce que nos connaissances nous permettent de déclarer que tous les animaux sans exception sont sentients ? Non. Mais nous savons désormais que cette capacité est partagé par l’immense majorité des animaux victimes de l’élevage et de la domestication ; ce qui justifie déjà de ne plus les consommer, ni leurs produits, de ne plus les porter, de ne plus se divertir de leur emprisonnement ou de leur mise à mort.

Concernant les autres animaux dont la sentience peut faire débat, le véganisme (dont le principe central est de ne plus participer à leur exploitation) nous enjoint donc d’étendre nos principes éthiques de considération et de respect afin de les inclure dans notre refus de les utiliser. Un « principe de précaution » est à appliquer les concernant.

La sentience n’est pas notre critère minimal pour épargner les animaux, il s’agit de notre critère maximal. Comme l’écrit Gary L. Francione : « ne pas savoir où tracer la frontière ne veut pas dire que nous n’en savons pas assez, ici et maintenant, pour être absolument certains du fait que nous avons l’obligation morale de ne pas manger, porter ou utiliser les animaux, et que le véganisme doit constituer le fondement éthique d’un mouvement qui recherche pour eux la justice ».