L’avenir du véganisme est entre nos mains !

Le véganisme n’est pas une diète alimentaire. C’est un impératif moral fondamental pour qui considère que les animaux ont le droit de vivre sans être ni exploités, ni torturés, ni tués. L’alimentation végane est une implication directe et incontournable de ce positionnement éthique.

Le véganisme n’est pas un choix d’habillement. Le fait de refuser de porter la peau des animaux (ou tout autre élément d’origine animale) est aussi une implication directe et incontournable de ce positionnement éthique.

Le véganisme n’est pas une manifestation contre la chasse ou la corrida. Le fait de rejeter et dénoncer l’utilisation des animaux et leur mise à mort à des fins de divertissement est là aussi une implication directe et incontournable de ce positionnement éthique. De même que l’opposition à l’expérimentation animale, ou à la marchandisation des animaux, ou à l’usage de leurs produits dans l’industrie des cosmétiques, et toute autre utilisation.

Mais le véganisme ne dépasse le cadre individuel et n’accède à la caractéristique de composante consciente d’un mouvement social progressiste que dans le cadre de l’Approche Abolitionniste. C’est-à-dire en devenant la base sur laquelle pourra se construire un véritable mouvement populaire pour les droits des animaux.

L’Approche Abolitionniste considère le véganisme comme un impératif moral fondamental, le minimum à faire pour les animaux. Non pas comme l’Oméga à atteindre, mais comme l’Alpha d’une véritable révolution des coeurs et des consciences. Il est un pilier de cette approche, aux côtés du la lutte contre toutes les discriminations et oppressions (humaines et nonhumaines) et de l’action nonviolente qui repose sur la mise en application des principes de justice et d’égalité : des moyens justes pour un objectif juste.

Mais comment développer le véganisme abolitionniste suffisamment pour pouvoir un jour mettre nos énergies au service d’un mouvement populaire suffisamment représentatif et influent pour enfin réellement changer les choses ?

Nous ne pouvons plus laisser la volonté, le temps et les moyens des véganes se dissoudre année après années, décades après décades, dans les puits sans fonds des éternelles mêmes campagnes welfaristes et dans les appétits de d’adhésions et de dons financiers des grandes organisations « animalistes ».

L’Approche Abolitionniste met donc l’accent en priorité sur le travail d’information et d’éducation créative et nonviolente au véganisme et aux droits des animaux. Comme l’écrit Gary L. Francione : «Il existe toutes sortes de façons de faire la promotion du véganisme de façon créative et non violente. Mais, en fin de compte, l’élément le plus important d’un mouvement populaire en faveur des animaux est l’individu — VOUS ! — qui communique avec d’autres individus.»

Imaginons un peu ce qui pourrait se passer si les véganes décidaient de tenir compte des conseils de l’Approche Abolitionniste. Combien y-a-t-il de véganes en France ? Difficile à estimer évidemment. Une étude rendue disponible récemment estime à environ 90 000 le nombre véganes en France pour la période 2014-2015. On peut considérer avec peu de risque de se tromper que le véganisme va en se dévelopant et que ce chiffre est dépassé de manière conséquente en 2017. 120 000 ? 150 000 ? 200 000 ? Impossible pour le moment de le savoir précisément. Pour les besoins de cette démonstration nous allons couper la poire (bio, locale et de saison) en deux : misons sur 150 000 véganes à l’heure actuelle.

Si chaque végane se donne pour objectif cette année de convaincre UNE personne de son entourage de l’impératif de devenir végane (et de la réalité pratique du véganisme au quotidien), cela signifierait que nous passerions de 150 000 à 300 000 véganes en quelques mois ! Si cette procédure se maintenait en 2018 (parce que le fait d’éduquer les autres au véganisme serait effectivement admis comme LA priorité des véganes), nous passerions à 600 000 véganes. En 2019 : 1 200 000 véganes. En 2020 (ou 2021, un peu de patience…), 2 400 000 véganes. Même si nous tenions compte qu’une partie de ces véganes met de côté provisoirement le véganisme pour telle ou telle raison que nous ne pouvons maîtriser, et que nous estimions cette part à environ 20 % des véganes, nos calculs (théoriques évidemment, c’est un exemple volontairement optimiste) nous amènerait à environ 2 000 000 ou plus de véganes en 2021. Etc.

Nous sommes conscients que cette stratégie a ses limites et que cela n’est pas purement mathématique. Mais sur près de 70 000 000 de français.e.s, approcher les 3 % de véganes ne semble pas un but inatteignable. D’autant plus qu’avec l’augmentation du nombre de véganes, le véganisme devient plus facile à appréhender : plus de sites et de réseaux, plus de véganes disponibles pour aider et informer les autres, plus de commerces, plus de produits du quotidien répondant aux critères du véganisme, plus de lieus de restauration, plus de livres, d’articles ou de documents vidéos, plus de visibilité médiatique…

Imaginons une société avec plus de 2 000 000 de véganes. Qu’est ce que cela implique concrètement ?

Cela signifie que les enfants véganes (vos enfants ou petits-enfants) scolarisés ne sont plus un ou deux dans une école, mais 20 ou 30 ou plus. Que certains de leurs professeurs (plusieurs…) sont véganes également. Que d’autres membres de leur établissement (cantine…) sont aussi véganes, peut-être même que le ou la directrice de leur école, collège ou lycée est végane ou que cette personne a un voire plusieurs véganes parmi ses proches. La demande d’un menu végane disponible pour tou.te.s et tous les jours passe du statut de revendication ultra-marginale et économiquement peu réaliste à demande raisonnable et profitable à de nombreuses personnes.

Cela signifie que parmi les professionnels de santé qui peuvent s’occuper de vous, de vos proches, de tou.te.s, les véganes ne sont plus des cas isolés mais se retrouvent régulièrement à différents niveaux du dispositif de santé. Que leur présence stimule le reste de ces professionnels même non véganes et permet ainsi que le véganisme soit mieux pris en compte dans le monde médical. Ce qui est rassurant tout à la fois pour les véganes autant que pour les personnes qui envisageront ensuite de le devenir.

Cela signifie aussi que la cause des droits des animaux disposer de nouveaux alliés dans toutes les strates de la société, dans toutes les secteurs professionnels (ou presque…), dans toutes les villes.

Et à ce moment nous pourrons vraiment nous employer à construire un véritable mouvement qui avec ces premiers millions de véganes pourra effectivement peser économiquement, électoralement, socialement, politiquement. Plusieurs millions de véganes demandant des alternatives aux produits animaux disponibles partout et pour toutes. Plusieurs millions de véganes dénonçant des pans entiers de l’exploitation animale. De quoi démanteler pan par pan cette exploitation honteuse et massivement mortifère.

De quoi exiger non plus l’arrêt de la chasse le dimanche pour la sécurité des promeneurs, mais la fin de toute chasse ou pêche de loisir. De quoi exiger non pas un menu végétaRien (impliquant donc ds produits d’origine animale) une fois par semaine dans les cantines scolaires, mais une alternative effectivement végane équilibrée et complète tous les jours dans tous les établissements de restauration, publics comme privés. De quoi non pas manifester contre l’expérimentation sur des singes, mais exiger l’arrête de toute forme d’expérimentation sur les animaux. En fait, une force capable de revendiquer avec poids une série de mesures réellement abolitionnistes ayant la capacité de modifier en profondeur nos rapports avec les autres animaux.

L’Approche Abolitionniste est tout à fait à même de proposer aux véganes une stratégie incrémentielle pour les droits des animaux. Elle n’est pas réductible à cette caricature du « tout ou rien » et du « convertissons la terre entière à 100 % » à laquelle voudrait faire croire ses opposant.e.s souvent lié.e.s, voire très lié.e.s aux organisations animalistes qui proposent moins que le véganisme et moins que la fin de l’utilisation des animaux.

Nous avons l’avenir du véganisme dans nos mains !

~ My Vegan Heart and Soul

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