Récemment entré dans le dictionnaire français, le véganisme connaît plusieurs définitions largement diffusées (dont aucune ne change radicalement le sens de cet engagement).
Le dictionnaire Larousse le définit ainsi : « Mode de vie alliant une alimentation exclusive par les végétaux (végétalisme) et le refus de consommer tout produit (vêtements, chaussures, cosmétiques, etc.) issu des animaux ou de leur exploitation. »
Donald Watson (1910-2005), à l’origine du terme « vegan » l’a défini comme suit en 1951 : « doctrine selon laquelle les humains doivent vivre sans exploiter les animaux. »
La Vegan Society britannique (créée par Donald Watson et d’autres militant.e.s souhaitant prendre radicalement leurs distances avec le végétarisme) a remplacé la définition de Donald Watson en 1979 par une nouvelle : « Une philosophie et façon de vivre qui cherche à exclure – autant que faire se peut – toute forme d’exploitation et de cruauté envers les animaux, que ce soit pour se nourrir, s’habiller, ou pour tout autre but, et par extension, faire la promotion du développement et l’usage d’alternatives sans exploitation animale, pour le bénéfice des humains, des animaux et de l’environnement. »
Nous aimerions attirer votre attention sur une définition « alternative » énoncée en 1964 par Eva Batt (1908-1989) dans son article « Why veganism ? » :
« There are several roads to veganism and many individual views of it, but veganism is one thing and one thing only—a way of living which avoids exploitation whether it be of our fellow men, the animal population, or the soil upon which we all rely for our very existence. »
Que nous traduisons par :
« Il existe plusieurs routes vers le véganisme et de nombreuses interprétation individuelles, mais le véganisme est une seule et unique chose – un mode de vie qui évite l’exploitation, que ce soit celle des êtres humains, de la population animale, ou de la terre dont notre existence dépend. »
Cette définition (moins connue mais toute aussi forte que les autres) n’oublie évidemment pas l’essentiel : les animaux. Elle met aussi en avant le fait que le véganisme est un positionnement actif en faveur de la justice sociale et contre toutes les formes d’exploitation, celles qui bien sûr frappent les personnes nonhumaines (qui meurent chaque année par centaines de milliards), mais aussi celles qui frappent les humain-e-s. Nous pouvons d’ailleurs rappeler pour appuyer cette définition le principe 3 de l’Approche Abolitionniste : « Tout comme nous rejetons le racisme, le sexisme, la discrimination en fonction de l’âge et l’homophobie, nous rejetons le spécisme. L’espèce à laquelle appartient un être sensible n’est pas une raison permettant de lui refuser la protection offerte par ce droit fondamental, pas plus que la race, le sexe, l’âge ou l’orientation sexuelle ne sont des raisons d’exclure d’autres humains de la communauté morale. »
Comme le dit le professeur Gary L. Francione : « Si vous n’êtes pas végane, devenez-le s’il vous plaît. Le véganisme est une question de non-violence. C’est d’abord une question de non-violence envers les autres êtres sentients, mais c’est aussi une question de non-violence envers la terre et envers vous-même. »