Pourquoi suis-je végane ?

Je suis végane pour les animaux. Cela va de soit et c’est de toute façon la raison d’être même du véganisme depuis que celui-ci a été formulé et que le terme « vegan » a été inventé et rendu publique.

Mais concrètement, comment l’expliquer ? Je partage ici mon témoignage strictement personnel :

Ce que j’explique toujours aux non-véganes qui me questionnent sur mon choix, c’est que je n’aime pas faire du mal aux animaux, et je n’aime pas qu’on leur fasse du mal à cause de moi. C’est un souci que la très grande majorité des non-véganes partagent également et nous tombons forcément d’accord sur ce point. Je ne suis pas isolé, loin de là. Je ne suis pas le seul à le penser et à penser qu’il vaut donc mieux éviter de le faire.

J’explique alors que puisque le véganisme me permet justement de ne pas faire de mal aux animaux, de ne pas les utiliser, et qu’en tant que végane je peux continuer à mener une existence « normale » en vivant sainement et en vaquant aux occupations que j’apprécie, alors je n’ai pas trouvé de raison valable pour ne pas franchir ce pas. Si je peux faire en sorte que mon comportement quotidien soit en accord avec mes convictions, et ce sans risquer ma vie, alors je ne vois pourquoi je m’en empêcherai. Dans le monde actuel il n’est pas toujours facile de vivre en respectant ses convictions, alors pour quelle raison devrais-je me priver de cette chance ?

J’explique aussi que du point de vue alimentaire c’est loin d’être difficile et qu’au fur et à mesure j’ai découvert toute une variété de plats, de saveurs qui en fait étaient souvent invisibilisées par mon alimentation précédente. Le plus souvent les plats non-véganes se composent d’une viande (toujours la même plus ou moins avec 4 ou 5 variantes), d’un légume ou féculent (toujours les 3 ou 4 mêmes), et éventuellement d’une sauce (pas plus variée)… En dehors de ça les variantes sont assez peu nombreuses et souvent réservées aux « grandes occasions ». Je leur explique que en devenant végane je me suis rendu rapidement rendu compte à quel point ma vision et mes habitudes alimentaires de non-véganes étaient étroites et qu’au fur à mesure des semaine et des mois, mon palais s’est réveillé et de nombreuses découvertes ont changé ma vision de l’alimentation. Et que là aussi, c’est vraiment dommage de se priver d’un tel enrichissement, surtout quand il ne nuit à personne, apporte souvent un bénéfice sur le plan de la santé et est meilleur pour la planète.

Aux personnes qui mettent en avant comme si cela était contradictoire la nature omnivore de l’être humain et sa supposée différence de « conscience » d’avec les animaux, je rétorque toujours que je suis pleinement conscient de ces particularités et que bien au contraire j’en suis fier car elle m’aident au quotidien en facilitant mon véganisme.

En tant qu’omnivore, j’ai la chance (que n’ont pas de nombreuses espèces animales) de pouvoir manger de tout. Ce n’est pas que je DOIVE manger de tout, mais que je PEUX manger de tout, en fonction des opportunités et de ma volonté. Mon véganisme est donc le résultat d’une acceptation totale de mes capacités d’omnivore car il me permet de choisir aisément mon mode d’alimentation. Et notamment il me permet d’utiliser toute ma conscience humaine pour faire ces choix alimentaires en fonction de ma vision du monde, de ce que je souhaite que ma vie soit, de mes convictions morales. Là aussi, c’est une chance extraordinaire de pouvoir se comporter ainsi. En étant végane je ne renie en rien ce qui fait le propre de l’être humain, bien au contraire, je le mets en application afin de moins nuire au monde qui m’entoure et d’avoir le plaisir de mettre en accord mon éthique et ma vie quotidienne. J’ai toujours du mal à comprendre pourquoi ce qui constitue pourtant une évidente avancée de première importance dans notre comportement est évité, combattu, diffamé alors même que cela rejoint pourtant de nombreuses volontés largement partagées de changement, d’un monde meilleur et de progrès.

~ My Vegan Heart and Soul